
Vers la création du Réseau de musée de l’esclavage-résistance-héritage-liberté dans le département du Nord
Le Comité national Route de l’Esclave (CNRE) a organisé du 16 au 23 août 2024 un ensemble d’activités socio-culturelles au Cap- Haïtien dans le cadre de la sensibilisation des acteurs et de la population locale autour de la création du réseau de musée sur le site du Bois Caïman. Ce site constitue, d’une part, le noyau de ce réseau par ses valeurs symboliques, historiques et patrimoniales, et d’autre part, le haut lieu de résistance contre le colonialisme et l’esclavagisme.
Cette série d’activités a débuté dans l’après-midi du vendredi 16 août 2024 par une conférence débat animée par l’historien Pierre Buteau autour du thème «Musée de l’esclave pourquoi le site du Bois Caïman» au salon de la Mairie du Cap-Haïtien avec la participation d’un public select. Au cours de cette conférence, le Vice-président du Comité national de la Route de l’esclave a souligné la prouesse du Bois Caïman et le rôle du congrès dans la lutte pour l’émancipation haïtienne du joug de l’esclavage.
Le 17 août 2024, le président du Comité National de la Route de l’esclave, le sociologue et écrivain Laënnec Hurbon a présenté et procédé à la vente signature de l’ouvrage «L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue (22-23 Août 1791» dans lequel le projet de Musée de l’esclavage a été présenté, il y a 20 ans dans un colloque international.
Le directeur exécutif du CNRE, docteur Neptune Prince, a révélé le bien-fondé de ces activités qui comportent plusieurs aspects importants : « D’abord, sensibiliser les autorités locales, les acteurs de la société civile et les autres institutions concernées de près ou de loin dans la mise en place du Musée de l’esclave ». Il a ensuite présenté au public les travaux déjà réalisés dans la mise en place de la construction du musée », a-t-il laissé entendre.
À l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite et de l’esclavage, le 23 août 2024, le Comité National de la Route de l’esclave a organisé le grand concert musical qui faisait l’objet de concert inaugural du lancement du projet de musée de l’esclave résistance et liberté avec la participation de l’orchestre Ludovic Lamothe, du groupe Ayiti Dans a nou et de l’artiste Erol Josué.
Rappelant l’origine de l’esclavage, le président du CNRE, le sociologue Laënnec Hurbon, a révélé que c’est Haïti qui a proposé à l’UNESCO le projet, Route de l’esclave, lancé officiellement en 1993 à Ouidah au Bénin, conformément au mandat dont a été investie l’organisation.
En effet dit -il l’Unesco a toujours donné à Haïti une place centrale parce que Haïti est un Etat indépendant à partir de la première grande insurrection victorieuse d’esclaves dans l’histoire.
Selon M. Hurbon, ce projet brise le silence qui entoure les traites négrières et l’esclavage qui ont touché tous les continents et causé de grands bouleversements ayant façonné les sociétés contemporaines. « Haïti a été également l’un des membres les plus actifs pour la réalisation de ce projet dont l’un des objectifs consiste à promouvoir le tourisme culturel et la solidarité entre les peuples impliqués dans la traite et l’esclavage », a précisé Laënnec Hurbon en rappelant les diverses activités réalisées par le Comité national haïtien depuis 1997 comme colloques internationaux, conférences publiques, publications d’ouvrages etc.
« Mettre en lumière les transformations globales et les interactions culturelles issues de cette histoire, contribuer à une culture de la paix, en favorisant la réflexion sur le pluralisme culturel, le dialogue interculturel et la construction des nouvelles identités et citoyennetés.
Rédigé sous l’expertise d’un Comité scientifique international, soutenir la recherche scientifique via un réseau d’institutions internationales et de spécialistes; collecter et préserver des sources écrites et des traditions orales; Inventorier et préserver les sites et les lieux de mémoire, promouvoir les cultures vivantes » sont entre autres les objectifs du projet Route de l’esclave qui englobe la construction d’un musée à Bois Caïman, situé à l’entrée sud de la ville du Cap- Haïtien, dans la commune de la Plaine du Nord, section communale, Morne Rouge.
Le projet de construction du Musée de l’esclavage à vocation internationale est susceptible de favoriser une mise en valeur des sites de mémoire de l’esclavage. Il aura des impacts économiques et infrastructurels sur la zone. Ce sera la création d’un pôle socio-économique important avec de nouveaux emplois directs et indirects pour la population locale. Ce sera le l’espace d’une émergence de création artistique qui va également voir le jours, dans le domaine de sculpture, artistique, peintures en à croire le directeur du CNRE.
Rappelons que pour ce projet, une étude de faisabilité et un rapport d’un consultant international sur l’organisation du Musée ont été déjà entreprises et pilotés par le secrétariat exécutif du Comité national de la Route de l’esclave. Le secrétariat du comité, constitué depuis 2014, est composé de plusieurs institutions dont le Rectorat de l’Université d’Etat, la Société haïtienne d’Histoire, la Direction générale des Archives nationales, Comité national du Conseil international des Musées (ICOM-Haïti), le Musée Ogier–Fombrun, le Musée d’Art haïtien.
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